QUESTION DU JOUR : «Les épreuves d’ultra trail sont-elles en danger ? D’après vous, quelles en seraient les causes ? »
Cette question posée sur les réseaux sociaux a retenu toute notre attention, au moment même où TARN Valley TRAIL est en passe de faire le plein en nombre d'inscrits pour une première édition sur une distance ultra longue en début de saison.
Cette question nous interpelle car nous lançons notre première édition de Tarn Valley Trail avec un certain optimisme.
Plusieurs pistes ont été évoquées pour analyser la fragilité des épreuves d’ultra-trail, les voici ainsi que notre point de vue.
1. Les problèmes environnementaux et la protection de la nature : Oui, cette donnée pèse sur l’organisation mais il n’y a rien d’impossible dès lors qu’une collaboration constructive s’engage avec les Parcs, les ONF, la LPO… Ce fut notre cas et au final, Tarn Valley Trail aura bien lieu, même en zone cœur de Parc National des Cévennes mais en respectant une réglementation stricte (déjà évoqué) que nous connaissions puisqu’elle n’est guère différente que celle imposée sur l’Endurance Trail.
2. L’après COVID. Oui, les associations, les clubs, les bénévoles sont émoussés après cette période longue de 2 années d’incertitude. Remotiver les troupes pour construire une épreuve aussi longue et difficile est l’un des soucis majeurs des organisateurs. Si le lien avec les bénévoles est négligé, celui-ci est difficile à renouer. Et si l’aspect communication passe en second plan, c’est tout le projet qui est menacé. Sans oublier que bon nombre de coureurs ont quitté le navire pour aller vers des pratiques loisirs moins tributaires d’un contexte délétère.
3. Le poids de la sécurité. Oui, le poids financier d’un système de sécurité digne de ce nom pèse lourd dans le budget global de la course. Pour information, c’est 30% du budget global pour Tarn Valley Trail soit 30 000 euros. Un gouffre qu’il faut bien assumer.
4. Le prix de l’inscription : Oui à l’heure où le prix du carburant flambe, le montant de la taxe d’inscription s'ajoute et reste dissuasif. Allant de 160 euros à 300 euros selon les épreuves d’ultra. Avec 140 euros pour 160 km, le montant de la taxe pour Tarn Valley Trail est maîtrisé mais ne permet en aucun cas de garantir l’équilibre financier de l’épreuve.
5. La concurrence des off : Oui, mais à la marge, cela reste négligeable car l’itinérance longue distance reste une approche de la course off road très marginale. Le succès populaire des Templiers 2021 a démontré que l’attirance pour la compétition était loin d’être enlisée.
6. Un trop grand nombre d’ultra-trail organisés en France : Oui, mais cela prouve le dynamisme de la discipline. Encore une dizaine de nouveaux en 2022. Mais qui s’en plaindrait ? Ce gros gâteau est donc à partager alors que le nombre de participants n’est plus en croissance.
7. La création des World Series et la modification profonde du système de qualification pour l’UTMB : Oui, il ne s’agit pas d’une évolution mais d’une grosse révolution qui impactera dès cette année les épreuves d’ultra qui jusqu’à ce jour délivraient des points UTMB. L’avenir dira si les World Series vont siphonner l’ultra où bien boosteront les épreuves indépendantes. Le pari est lancé !
C’est bien pour cela, en prenant en compte ces 7 paramètres que 15 mois ont été nécessaires pour créer et lancer ardemment et vaillamment Tarn Valley Trail en sachant que par sagesse nous avions évalué le potentiel de la course à 400 coureurs. Nous avions visé juste. Maintenant place à l'opérationnel !
Post Facebook le 10 mars 2022
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